La ministre des solidarités et de la santé, Agnès Buzyn a affirmé le mercredi 5juillet que 11 vaccins seront désormais obligatoires pour les enfants de moins de deux ans dès 2018. La loi permettant cette évolution sera donc examinée avant la fin de l’année. Préférant la pédagogie aux sanctions, la ministre a précisé sur RTL que ce texte incluraitune clause d’exemption "si vraiment des familles s’opposent absolument".

Sommaire

  1. Contre quoi se vaccine-t-on exactement ?
  2. Mais quelles sont vraiment ces maladies ?
  3. Une “clause d’exemption” pour les anti-vaccins ?
  4. Tous les vaccins pris en charge

Parmi les 11 

vaccins obligatoires, 3 d’entre eux sont déjà obligatoires :

diphtérie,

tétanos et

poliomyélite. S’ajouteront l’année prochaine les vaccins contre

l’haemophilius influenzae B, la

coqueluche,

l’hépatite B,

la rougeole,

les oreillons, la

rubéole, le

méningocoque C et le

pneumocoque.Agnès Buzyn a insisté sur le fait que l’extension de l’obligation vaccinale était un enjeu majeur de la santé publique : se protéger soi-même en protégeant aussi les autres. L’objectif est d’enrayer les maladies transmissibles, en participant à leur éradication totale par la vaccination générale.Contre quoi se vaccine-t-on exactement ?Les 8 vaccins supplémentaires seront obligatoires dès 2018 contre ces maladies infectieuses dangereuses pour l’homme, en particulier pour les individus plus fragiles, comme les enfants ou les personnes plus âgées. La loi permettant la mise en place de cette obligation devra être examinée avant la fin de l’année.La vaccination permet une protection individuelle mais également une protection collective par immunité de groupe. Aujourd’hui, la couverture vaccinale en France n’est pas assez satisfaisante pour protéger la population.Mais quelles sont vraiment ces maladies ?

  • L’haemophilus influenzae B est à l’origine de cas de

    méningite et de

    pneumonie.

  • La coqueluche est une maladie respiratoire, qui se propage très facilement, au simple contact de la salive.
  • L’hépatite B est une infection virale qui peut provoquer

     cirrhose et

    cancer du foie.

  • La rougeole est une maladie très contagieuse qui provoque une forte fièvre et une éruption cutanée. Elle peut aussi entraîner la

    cécité, une

    encéphalite ou la mort. Depuis 2008, huit enfants en ont été victimes.

  • Les oreillons sont une maladie très contagieuse provoquant un œdème douloureux du visage sous les oreilles, de la fièvre, des

    céphalées et des

    myalgies. 

  • La rubéole est en général bénigne chez l’enfant mais l’infection pendant la grossesse peut provoquer la mort du fœtus. Elle peut aussi entraîner des anomalies cérébrales, cardiaques, oculaires et auriculaires. 
  • Le méningocoque C est à l’origine d’une infection invasive très contagieuse, pouvant entraîner méningite,

    septicémie. 25 personnes en sont mortes entre 2011 et 2015, faute de vaccination.

  • Le pneumocoque peut engendrer pneumopathie, méningite, bactériémie fébrile,

    otite moyenne,

    sinusite et

    bronchite.

Avant l’extension de la vaccination, on relevait au moins 1000 victimes du tétanos par an. Aujourd’hui, ce nombre est passé à 5. Concernant les infections invasives haemophilus influenzae de type B, elles ont baissé de plus de 95% alors que près de 600 cas par an étaient détectés auparavant. Depuis 2003, le nombre d’infections invasives à pneumocoque a été réduit de moitié.Une “clause d’exemption” pour les anti-vaccins ?Invité de RTL ce matin, la ministre de la Santé a annoncé son intention de créer une “clause d’exemption”, afin de permettre aux parents qui refusent de faire vacciner leur enfant de se soustraire à cette obligation : “Nous travaillons sur une clause d’exemption, c’est-à-dire si vraiment des familles s’opposent absolument, nous essaierons de leur permettre d’éviter la vaccination. C’est compliqué juridiquement“. En Italie et en Allemagne, des sanctions financières importants sont à l’étude pour les “récalcitrants”. 

La ministre a également précisé que cette mesure coûterait entre 10 et 20 millions d’euros et que des négociations avec les laboratoires sont prévues pour tenter d’obtenir une baisse des prix de ces vaccins obligatoires ainsi que l’assurance que ces industries sont bien capables de les produire. Un réel enjeu alors que la France a connu dernièrement plusieurs cas de ruptures de stocks pour des vaccins.Tous les vaccins pris en chargePour optimiser la vaccination générale, les 11 vaccins obligatoires dès 2018 seront totalement remboursés par la Sécurité sociale : l’Assurance maladie couvrira 65 % des frais, les mutuelles assureront le reste (35 %) avec un “contrat responsable”. Il sera également possible de se rendre dans des centres de vaccination où l’intervention des professionnels de santé sera totalement gratuite.