Les autorités sanitaires sont de plus en plus préoccupées par le risque d’épidémie de chikungunya en métropole. Le responsable de cette inquiétude n’est autre que le moustique tigre qui a élu domicile dans 18 départements.
De plus en plus présent en métropole, le moustique tigre peut transmettre le chikungunya.
Le moustique tigre envahit la métropoleLe moustique tigre (Aedes albopictus) est une espèce invasive particulièrement nuisible. Dans certains cas, il peut transmettre des maladies comme la
dengue, le
chikungunya et le zika. Installé en France depuis 2004, sa présence progresse chaque année, entraînant une augmentation du risque sanitaire. En 2014, il est implanté dans 18 départements.
Pour suivre son extension et prévenir d’éventuelles épidémies, le Centre national d’expertise sur les vecteurs (CNEV) vient de développer, en partenariat avec les opérateurs publics de démoustication et le ministère des Affaires sociales et de la Santé, un portail de signalement de la présence des moustiques tigres en France métropolitaine :
www.signalement-moustique.frDes mesures de protection individuelleCertaines mesures individuelles de prévention et de protection contre les piqûres de moustiques constituent des moyens efficaces pour réduire les risques d’infection par les maladies transmises par ces moustiques.
- Porter des vêtements longs et couvrants et protéger pieds et chevilles
- Imprégner les vêtements d’insecticides, pour une protection à long terme
- Appliquer ou vaporiser des produits répulsifs adaptés sur toutes les parties découvertes du corps, visage compris (l’application doit être renouvelée fréquemment et au moins 30 minutes après les produits solaires)
- Dormir la nuit sous une moustiquaire imprégnée d’insecticides.
Les femmes enceintes et les parents d’enfants et de nourrissons doivent adopter des mesures de protection spécifiques : outre les vêtements couvrants, utiliser des produits répulsifs adaptés à l’âge en respectant les précautions d’emploi et protéger les berceaux et poussettes par des moustiquaires (l’utilisation des répulsifs avant deux mois est déconseillée).Dans l’habitat, on peut utiliser des insecticides en bombe ou des répulsifs domestiques comme les diffuseurs électriques et à l’extérieur, des tortillons fumigènes. Les moustiques craignant les endroits frais, la climatisation diminue le risque de piqûre.En cas de symptômes, consultez rapidement un médecinLa dengue et le chikungunya sont des maladies dues à des virus qui se transmettent d’homme à homme par l’intermédiaire d’une piqûre.Le chikungunya se manifeste en moyenne 4 à 7 jours après la piqûre infectante, par l’apparition soudaine d’une fièvre élevée (supérieure à 38,5°C) associée à des courbatures ou des douleurs articulaires qui peuvent persister plusieurs semaines. La maladie, d’évolution spontanée le plus souvent favorable, peut dans certains cas entraîner une fatigue prolongée et des douleurs articulaires persistantes parfois invalidantes (on l’appelle également “la maladie de l’homme courbé“).Il n’existe ni traitement curatif spécifique, ni vaccin. L’usage de l’acide salicylique (aspirine) est contre indiqué. Le traitement est essentiellement symptomatique (paracétamol pour la fièvre et anti-inflammatoire pour les douleurs).Si vous ressentez les symptômes suivants sur place ou au retour de voyage : fièvre brutale, douleurs musculaires ou articulaires, maux de tête, consultez rapidement un médecin. Cette démarche sera efficace pour vous et sera citoyenne car elle permettra de limiter les risques d’infections pour d’autres personnes (pour en savoir plus sur “Comment pourrait survenir une épidémie de chikungunya en métropole, découvrez la
fiche d’informations du ministère de la Santé). Continuez à adopter les mesures de protection pour éviter de vous faire piquer, et ainsi empêcher la transmission de la maladie à votre entourage.Aujourd’hui, les cas de chikungunya rapportés en métropole sont tous des “cas importés“, c’est-à-dire des voyageurs revenant des Antilles et dont la maladie s’est déclarée en métropole. Mais en Italie à Ravenne en 2007, une épidémie touchant 300 personnes est survenue à partir d’une seule personne revenant d’Inde. Sans céder à la panique, l’essentiel est donc d’être vigilant et d’adopter des mesures de protection adéquates et de consulter un médecin en cas de symptômes caractéristiques.David BêmeSources : Ministère de la santé, signalement-moustique.fr, IRD… – juin 2014Photo : EID Méditerranée – J.B.Ferre (sur
www.signalement-moustique.fr)