Députée pour La France insoumise de la 11e circonscription de la Seine-Saint-Denis, Clémentine Autain publie le 6 mars 2019 un nouveau livre. Ce n’est pas un ouvrage politique, mais un récit autour de sa mère, l’actrice Dominique Laffin, morte en 1985. Son titre, Dites-lui que je l’aime, est un clin d’oeil au film de Claude Miller dans lequel la mère de l’auteure donnait la réplique à Gérard Depardieu et Miou-Miou.

Ce vendredi dans Elle, Clémentine Autain, dont le père est un ancien chanteur, Yvan Dautin, évoque cette figure maternelle fauchée à 33 ans par un “suicide accidentel“, plus officiellement une crise cardiaque. Ce fut longtemps un sujet tabou, tant elle s’est construite en réaction à cette mère perdue, dépressive et alcoolique. “Ce n’est pas un livre thérapeutique, explique la députée. Le but n’est pas d’aller mieux, mais plutôt, parce que j’ai des enfants qui me posent des questions, de retisser une filiation entre nous que j’ai longtemps refusée. Pour l’avoir vue sombrer, par angoisse de l’échec, j’ai voulu être l’exact contraire de ma mère.

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Pour l’avoir vu sombrer, par angoisse de l’échec, j’ai voulu être l’exact contraire de ma mère.

L’hebdo féminin résume quelques-uns des excès de Dominique Laffin et des scènes que sa fille a subies comme cette couverture de Playboy, un shooting réalisé par manque d’argent. “Elle a 11 ans et traîne sa mère ivre morte dans un chariot à bagages autour de la gare de Lyon…” Clémentine Autain a 12 ans quand sa mère disparaît. Elle se souvient des regards portés sur elle au Père-Lachaise pour l’enterrement : “Pour eux, j’étais la pauvre petite fille (…) dont il faudrait s’occuper comme le lait sur le feu. Moi je voulais leur montrer qu’on ne m’aurait pas, j’étais solide et le resterai.” Une ligne de conduite s’impose à elle. À 45 ans, elle mène une existence très rangée : “Je vis en banlieue, dans une famille recomposée comme on dit, avec quatre enfants.” Elle cuisine, parfume son linge et se couche de préférence avant minuit. Dans son combat politique, de gauche et féministe, elle peut reconnaître néanmoins des traits de sa mère.

Ce n’est pas la première fois que Clémentine Autain se livre de la sorte. En 2011, dans Un beau jour… Combattre le viol, elle racontait son viol à l’âge de 23 ans et faisait de son livre le point de départ d’une réflexion politique. Dans Dites-lui que je l’aime, pas de politique. Seulement “un récit d’une grande douceur, une lumineuse lettre d’amour, note l’éditeur, malgré l’âpreté des souvenirs“.