La finale du 110m haies des JO de Tokyo a été remportée ce jeudi matin par le Jamaïcain Hansle Parchment, devant le grand favori américain Grant Holloway, qui s’est un peu manqué.Pas de médaille pour les deux Français en lice, Pascal Martinot-Lagarde et Aurel Manga, qui ont terminé respectivement 5e et 8e.Déçus à l’arrivée, ils n’avaient toutefois pas de regrets, après avoir abordé ces Jeux dans un état de forme incertain.

De notre envoyé spécial à Tokyo,

Ça ne veut toujours pas sourire pour les athlètes français dans ces Jeux. En attendant de voir où finira Kevin Mayer au décathlon, plus tard dans la journée, la finale du 110m haies aurait pu accoucher d’une belle surprise. Mais ni Pascal Martinot-Large (5e) ni Aurel Manga (8e) n’ont réussi à accrocher la boîte. Pascal Martinot-Large a pourtant fait son meilleur temps de la saison (13’16), qui, au passage, aurait pu lui offrir l’argent à Rio plutôt qu’une 4e place. Mais ce n’est pas comme ça que ça marche.

« Je suis très déçu mais je n’ai aucun regret », évacue PML, pas épargné par le syndrome qui touche tous les espoirs de médaille de l’athlé français sur ces Jeux, à savoir arriver un jour-J sans être au top. « Je n’avais pas grand espoir en débarquant ici. J’ai eu une préparation chaotique, je ne me suis vraiment entraîné que ces deux dernières semaines. Avant ça, ce n’était que du bricolage », raconte-t-il.

Touché aux ischios en début d’année, à l’adducteur un peu plus tard, PML n’avait certes aucun repère mais pas zéro ambition. « Ce ne serait pas moi, dit le champion d’Europe 2018. Quand je fais 13’25 en demies assez facilement, je me suis dit qu’il y avait un truc à aller chercher. Aujourd’hui [jeudi], c’est une course pleine, j’ai déposé tout ce que j’avais, mais ça n’a pas suffi. »

« Quelque chose d’énorme pour moi »

Pour Aurel Manga, auteur de son record personnel au tour précédent (13’24), tout s’est compliqué dès le coup de feu. « Oui, c’était un départ difficile, à moitié au sol… Je dirais même éclaté au sol, débriefe le hurdler de 29 ans sans se départir de son grand sourire. Je voulais tout livrer, j’ai peut-être livré un peu trop. »

Lui aussi a connu des galères ces derniers mois, notamment un mois d’avril qui « aurait pu hypothéquer cette saison », entre blessure et calendrier personnel chargé (déménagement, entretiens d’embauche). Alors il savoure d’avoir participé à sa première finale olympique : « Très peu de personnes me voyaient là, donc aujourd’hui je suis fier. C’est quelque chose d’énorme pour moi. »

« Ce maillot ramènera une médaille olympique »

Le Parisien estime « avoir passé un cap », qui l’aidera dans l’optique de Paris. Martinot-Largarde, lui, n’en est plus là, mais il pense aussi déjà aux prochains JO. Médaillé mondial et européen, en plein air comme en salle, il n’abandonnera pas avant d’avoir son podium olympique. Même s’il sait qu’il devra composer avec un corps qui grince de partout.

« Une préparation complète m’amènerait à faire un championnat serein, c’est sûr. Mais j’ai la conviction qu’une préparation qu’on appelle normale n’existera plus pour moi. A 29 ans, j’accumule des centaines de milliers d’appuis, j’ai passé des dizaines de milliers de haies… Je vais devoir bricoler avec ma vieille carcasse. Mais ça me va, parce que ma vieille carcasse, elle vous emmène 5e aujourd’hui. Ce maillot-là, un jour, il ramènera une médaille olympique. » Comme diraient certains, c’est tout ce qu’on lui souhaite.

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