Brigitte Macron apaise et aiguille le chef de l’État. Mais comme le révèle le livre Les Visiteurs du soir : ce qu’ils disent à l’oreille du Président, ses conseils ne sont pas toujours bien accueillis par Emmanuel Macron.

Une discorde au plus fort de la crise. Préoccupée par les manifestations parfois virulentes des Gilets jaunes, redoutant même que le palais de l’Élysée ne soit envahi, Brigitte Macron a tenté de soulager les tensions sociales en interne. Selon l’ouvrage de Renaud Revel, Les Visiteurs du soir : ce qu’ils disent à l’oreille du Président (éditions Plon), la Première dame a soufflé un conseil dans l’oreille d’Emmanuel Macron. “Poujadiste !”, a persiflé le chef de l’État en guise de réponse, lui qui a pourtant pour habitude de sonder son épouse pour avoir son approbation.

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Mais quelle proposition a-t-elle tant ulcéré Emmanuel Macron ? “Elle imagine des gadgets”, raconte Renaud Revel, faisant référence à l’enseignante de 67 ans. “Pour répondre à la colère des manifestants sur l’augmentation du prix du gasoil, elle suggère un cadeau de deux cent mille voitures neuves pour les plus défavorisés.” Hors de question pour le président de la République avec lequel, à la suite de ce désaccord, Brigitte Macron aura de vifs échanges, lui reprochantla faiblesse et l’inexpérience de la bande de quadras qui le cerne.” Car lorsqu’elle ne peut raisonner avec son mari, c’est auprès de ses ministres qu’elle s’insurge, et qu’elle parvient même à éclipser.

© Agence/ Panoramic / BestimageBrigitte Macron à la messe anniversaire à la mémoire de Pierre Cardin en l’église de la Madeleine le 29 janvier 2021

“Mous du genou”

En connexion constante avec son époux, la crise des Gilets jaunes lui a permis de constater l’impact de la solitude du pouvoir sur ce dernier. Désemparé face à la révolte, Emmanuel Macron a pu compter sur elle puisque Brigitte Macron s’est fait l’écho de sa détresse. “Que doit-il faire ?”, s’est-elle emportée auprès de proches. Mais confronté à “l’incapacité du gouvernement à faire face”, elle s’en est surtout prise à deux illustres visages de la présidence : Édouard Philippe et Christophe Castaner.

À Matignon comme à Beauvau, la colère de la Première dame aurait grondé d’après Renaud Revel. Et pour cause, elle ne souhaitait pas qu'”Emmanuel en prenne plein la gueule.” Ses messages téléphoniques, tels des “bouteilles jetées à la mer” n’auraient cependant pas été entendus. Tendre en privé comme en public avec Emmanuel Macron, l’institutrice l’a moins été avec son bras droit et le prédécesseur de Gérald Darmanin, “mous du genou.”

Crédits photos : Stephane Lemouton / Bestimage