19e de cette ultime étape pyrénéenne entre Pau et Luz-Ardiden, David Gaudu a été rejoint à 10 km de l’arrivée par le groupe de Tadej Pogacar, de nouveau vainqueur au sommet.Le leader de la Groupama-FDJ assure ne rien regretter, même s’il doit se contenter du prix de la combativité.

De notre envoyé spécial à Luz-Ardiden

Les Ineos Grenadiers ont roulé tout ce jeudi après-midi comme s’ils défendaient le maillot jaune. Sauf que leur leader, Richard Carapaz, n’est que troisième du Tour de France et va le rester après s’être fait mater sans panache au sommet de Luz-Ardiden par le patron Tadej Pogacar et son second Jonas Vingegaard. Si elle a encore servi l’ogre slovène, la stratégie cryptique de la formation britannique a fait une victime collatérale : David Gaudu, 19e de cette ultime balade pyrénéenne à 2’ 50” de « Pogi » le cannibale.

A la tête d’une équipe Groupama-FDJ réduite à quatre coureurs (Gaudu, Madouas, Armirail, Küng) depuis huit jours, le Breton a fait comme lui et ses collègues rescapés avaient prévu : attaquer dans cette 18e étape, au lendemain d’une méritée quatrième place au sommet du col du Portet. Une fois que Pogacar a eu fini de squatter le podium pour recevoir ses maillots jaune, blanc, à pois et son écharpe de monsieur Bigorre 2021, Gaudu lui a succédé pour récupérer le bouquet du prix de la combativité, aka « dommage, mais bien tenté quand même ».

Dès dimanche à Andorre-la-Vieille, le Haut-Pyrénéen Bruno Armirail avait coché la case Pau – Luz-Saint-Sauveur. Son leader avait confirmé mercredi soir, en indiquant : « On visera plus la victoire d’étape demain que le Top 10 au général. » Ce jeudi soir, Gaudu, vainqueur deux fois dans la Vuelta 2020, reste pourtant bredouille en quatre participations dans le Tour, et pointe au 11e rang du général.

Un plan qui vient de loin

Sur le papier, le plan semblait pourtant sans accroc : « attaquer de loin pour essayer de contrer les gros favoris », révélait-il après coup. Une idée concoctée « depuis le Ventoux », soit le 7 juillet, lorsque l’ancien vainqueur du Tour de l’Avenir 2016 avait abandonné ses ambitions au général en même temps que ses tripes sur le macadam.

« Malheureusement, ça n’a pas fonctionné. Mais j’ai été acteur. Peut-être que j’aurais fait 4, 5, 6 ou 7e de l’étape à la pédale, je ne sais pas, mais aujourd’hui, je voulais juste essayer de gagner. Et à la pédale, j’ai vu hier que j’étais peut-être un peu moins fort que les autres et qu’il fallait jouer différemment. »

Magnéto Serge : avec Valentin Madouas comme éclaireur, le grimpeur de 24 ans a recollé au duo de tête (Alaphilippe-Mahoric) à un peu plus de 40 bornes de l’arrivée. Il a ensuite viré au sommet du Tourmalet, son col de cœur depuis l’enfance, juste derrière Pierre Latour, non sans avoir évité avec style un drapeau du Stade Toulousain inopportunément brandi devant son visage.

Après avoir lâché son compatriote dans la descente, il est arrivé seul au pied de l’ultime ascension mais a été repris par l’association baroque Ineos-Pogacar à moins de 10 km du Graal. « En bas du Tourmalet, il y avait énormément de vent de face et Pierre [Latour] n’a pas réussi à prendre ma roue dans la descente. Mais on a pris énormément de plaisir. »

Avec un écart sur le groupe maillot jaune jamais supérieur à la minute, il n’a en fait jamais été question de revivre les émotions de la fabuleuse étape 2019 conclue par un doublé Pinot-Alaf’au Tourmalet.

Le paradoxe selon Martin

L’absence affichée de regrets dans le discours de Gaudu se retrouve dans les paroles de Guillaume Martin, 12e ce jeudi et meilleur représentant tricolore à trois journées des Champs-Elysées. « C’est l’année où je ne visais pas le général que je me retrouve dans le Top 10, glisse le leader de Cofidis, actuel 8e. Je me suis fait plaisir sur ce Tour, c’est le plus important. »

Pour voir un Tricolore gagner une étape, il faudra attendre 2022 tant le profil des derniers jours (deux parcours pour sprinteurs, un contre-la-montre) colle mal avec le profil vaillant mais limité de nos représentants sur une course de trois semaines. Le compteur pour 2021 restera bloqué à un, grâce au succès inaugural d’Alaphilippe à Landerneau. Le pire bilan depuis cinq ans.

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