L’Inserm a présenté les données de la santé périnatale en 2010 du nouveau rapport EURO-PERISTAT. Parmi les 29 pays européens considérés, si la France est dans une position moyenne, elle a le taux de mortinatalité (naissances d’enfants sans vie) le plus élevé.

La France a une politique très active en matière de dépistage des anomalies congénitales

Dans ce communiqué daté du 27 mai 2013, l’Inserm, coordinateur du rapport, précise que ce rapport réunit les caractéristiques des femmes enceintes et des nouveau-nés ainsi que leur état de santé et les pratiques médicales, de la grossesse à la période après l’accouchement. Ainsi, “ce rapport permet de situer la France par rapport aux autres pays européens et d’apprécier ses points forts et ses points faibles en matière d’information et d’indicateurs sur la santé et les pratiques médicales“.Des systèmes d’information très imparfaits en FranceAvec Chypre, la France est le seul pays ne disposant pas des données systématiques pour toutes les naissances (âge gestationnel, poids…). Résultat : même si quelques améliorations récentes ont été apportées, “il est impossible de surveiller la mortalité ou la morbidité dans les groupes à risque comme les enfants très prématurés“, précise Jennifer Zeitlin, coordinatrice d’EURO-PERISTAT et chercheur à l’Inserm.Cependant, la France dispose de données exhaustives et fiables sur les morts maternelles, sur les indicateurs sociaux des mères ou encore sur la prise en charge médicale pendant la grossesse et l’accouchement.Indicateurs de santé dans la moyenne, sauf pour la mortinatalitéParmi les indicateurs de santé étudiés, la France a le taux de mortinatalité le plus élevé en Europe, atteignant 9,2 pour 1000 naissances. Cela pourrait s’expliquer par le fait qu’environ la moitié de ces mort-nés sont attribuables à des interruptions médicales de grossesse (IMG) mais aussi par la politique française très active en matière de dépistage des anomalies congénitales avec une pratique des IMG relativement tardive. Pour les auteurs, il faudrait donc distinguer en France les mort-nés spontanés des IMG. En mars 2013,

l’Académie de Médecine avait souligné cette particularité française ainsi que la possible confusion liée au changement de l’enregistrement des enfants mort-nés à l’état civil promulgué en 2008. Depuis cette date, “les parents ont le libre choix de faire inscrire ou pas tout enfant, foetus ou embryon mort-né sur le registre d’état civil, à condition de produire un certificat d’accouchement. Ce certificat ne précise pas l’âge gestationnel, ni le poids à la naissance“.Sur les autres indicateurs de santé, si la France est bien placée en Europe, elle ne se trouve jamais parmi les 5 pays ayant les meilleurs résultats. Ainsi, pour la mortalité néonatale (décès dans le 27 jours après la naissance), la France occupe le 17ème rang ; pour la prématurité (naissances avant 37 semaines de gestation), la 10ème place, avec une augmentation régulière du nombre de prématurés ; quant aux grossesses gémellaires avec un risque élevé pour la mère et l’enfant, le taux est en augmentation depuis 2003 mais se situe toujours dans la moyenne européenne ; enfin, la mortalité maternelle est de 8,4 pour 100 000 naissances en France contre des chiffres allant de 0 à 25 pour 100 000 naissances en Europe.Organisation des soins et facteurs de risqueS’agissant de l’organisation des soins et des pratiques médicales, le rapport précise que le taux de césariennes est plutôt bas en France : 21 % contre 15 % à 52 % dans les autres pays européens. Elle se place ainsi au 6ème rang. Par ailleurs, la concentration des naissances dans des grandes maternités a augmenté par rapport à 2003 (19 %vs 8 %) mais reste faible par rapport à des pays comme l’Ecosse, où 80 % des naissances ont lieu dans des grandes maternités.Parmi les facteurs de risque périnatal, le rapport précise que les facteurs de risque pour la mère et pour l’enfant ont tendance à devenir plus fréquents en France, comme le pourcentage de femmes âgées de 35 ans et plus (19,2 %) et de femmes obèses (9,9 %). En revanche, elles sont moins nombreuses à fumer pendant la grossesse (17 %vs21 % en 2003).Un rapport tous les 5 ansIl est prévu d’inscrire le rapport EURO-PERISTAT dans la durée, avec la publication de données tous les 5 ans. A ce propos, J. Zeitlin fait savoir que “une amélioration du système d’information périnatal français est en cours mais des progrès sont encore nécessaires pour la mise en commun des statistiques européennes“.Tout faire pour améliorer les indicateurs de la santé périnatale en FranceAprès la publication du rapport EURO-PERISTAT, le CNGOF (Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français) a émis un communiqué de presse daté du 29 mai dans lequel l’organisme “considère queces résultats ne sont pas à la hauteur des moyens mis en œuvre dans notre pays pour la prise en charge des mères et de leurs nouveau-nés. Il est indispensable de travailler à l’amélioration de ces indicateurs de la santé périnatale. Leur évaluation régulière est absolument nécessaire. Or, actuellement, les enquêtes nationales périnatales ne se font que tous les 7 ans, et encore sur une seule semaine de naissances ! Nous sommes le seul pays d’Europe avec Chypre, à ne pas disposer d’un système d’enregistrement exhaustif et systématique de toutes les naissances.…“ Et d’ajouter : “Le CNGOF affirme sa détermination à travailler avec les pouvoirs publics et toutes les professions concernées par la périnatalité afin d’améliorer ces indicateurs de la santé périnatale dans notre pays. La périnatalité doit être une priorité dans la recherche, que cela soit dans la recherche fondamentale, clinique ou dans le domaine de la santé publique“.Jesus CardenasSource : Communiqué de l’Inserm « Rapport européen sur la santé périnatale » daté du 27 mai 2013.Click Here: Golf special