Non, le sexisme n’est pas né avec S.O.S. Fantômes…

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Sexisme : Attitude discriminatoire adoptée à l’encontre du sexe opposé (principalement par les hommes qui s’attribuent le meilleur rôle dans le couple et la société, aux dépens des femmes reléguées au second plan, exploitées comme objet de plaisir, etc.)

Récemment, le débat sur le sexisme a été relancé par la déferlante de critiques misogynes (et racistes) qui a visé le film S.O.S. Fantômes et son casting féminin – qui fait pourtant largement le job, même si là n’est pas la question. Evidemment, le sexisme ne date pas d’hier. Dans le petit microcosme du cinéma, on note aisément que le mépris pour les personnages féminins est de l’ordre de l’habituel. Et puis, on paie moins les actrices, on les prend moins au sérieux, on s’attaque à leur physique. En interview, on ne leur pose pas les mêmes questions et parfois même on frôle carrément le harcèlement sexuel.

Helen Mirren en fait déjà les frais à la télévision britannique en 1975 (les années 1970, l’évolution des mentalités, tout ça…) alors qu’elle joue Macbeth avec la Royal Shakespeare Company. Une interview, remise en avant par le site Indiewire, absolument hallucinante :

Pour commencer, Michael Parkinson – « journaliste » et présentateur télé à ses heures, en exercice de 1963 à 2012 – introduit son invitée en la décrivant comme la « sex queen » – qu’on pourrait ici traduire par « bombe sexuelle » – de la Royal Shakespeare Company, et citant des critiques théâtrales louant très subtilement son « érotisme dépravé ». Mirren arrive sur le plateau et s’empresse de réagir. Immédiatement, Parkinson l’interroge sur sa poitrine, restant évasif, n’assumant qu’à moitié. L’actrice ne se démonte pas : « J’aimerais que vous expliquiez ce que vous voulez dire par “mon équipement” ? » Il tergiverse : « Je veux dire, vos attributs physiques. – Vous voulez dire mes doigts ? Allez, crachez le morceau ! – Non… Je veux dire, votre silhouette. – Quelle était la question déjà ? – Pensez-vous que vos attributs physiques vous empêchent d’être considérée comme une actrice sérieuse ? » CHAR-MANT. 

« Parce que les actrices sérieuses ne peuvent pas avoir de gros nichons, c’est ce que vous voulez dire ? – Eh bien, ils peuvent distraire de la prestation… » Décidément, grossier personnage que ce Michael Parkinson. La jeune Helen Mirren, à tout juste 30 ans le remet à sa place : « Je ne me pose pas ce genre de question stupides et ennuyeuses. » L’entretien se poursuit pendant près de 15 minutes, durant lesquelles Parkinson alterne les questions à caractère sexiste, les clichés sur les classes sociales, en n’oubliant pas la traditionnelle question sur la nudité sur scène et à l’écran… Pendant que la comédienne torture la plume qu’elle a entre les mains, comme un joli message subliminal à l’attention de son interlocuteur. 

Interrogée par le Telegraph au sujet de cette interview en 2011, qui était par ailleurs sa première apparition dans un talk-show, Helen Mirren dira : « J’étais terrifiée. Je l’ai regardée et je me suis dit, bon sang ! Je m’en suis vraiment bien tirée. J’étais si jeune et inexpérimentée. Et il était un vieux schnock sexiste ! Il nie aujourd’hui avoir été sexiste, mais bien sûr que si ! »

Et alors, plusieurs décennies plus tard, où en est-on ? Lorsqu’Helen Mirren est revenu dans l’émission de Parkinson en 2006 lors de la promotion de The Queen, il n’a pas pu s’empêcher de l’interroger sur ses seins à nouveau. Réponse de l’actrice : « C’était déjà un problème lors de notre première rencontre. Il faut absolument que vous parliez de mes seins. Eh bien voilà, la boucle est bouclée. » Ca résume assez bien où on en est. Et Michael Parkinson a été fait Commandant de l’Ordre de l’Empire Britannique. Mais Helen Mirren a eu un Oscar… C’est mieux. 

Helen Mirren, une actrice qui a la classe (et beaucoup d’humour) : 

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